Le découvert bancaire peut être un allié ou un ennemi financier. Explorez les règles, les risques et les stratégies pour naviguer habilement dans cet aspect parfois complexe des finances personnelles.
Le découvert bancaire est un sujet qui intéresse de plus en plus de personnes titulaires de comptes à la banque. Même si plus de 80 % des Français ont recours au découvert bancaire, nombreux sont ceux qui n’ont pas toutes les informations sur ce service. Ainsi, l’objectif de cet article est de faire toute la lumière sur ce sujet. Nous verrons notamment comment il fonctionne, les différents types de découvert qui existent et quelques conseils pour l’éviter.
Qu’est-ce que le découvert bancaire ?
Aussi appelé autorisation de découvert, le découvert bancaire est un service bancaire permettant aux clients de disposer d’une somme supérieure à son solde réel. Pour être plus clair, la banque autorise le client à avoir un solde négatif pendant un certain temps. Le client pourra ainsi faire des achats en ligne ou effectuer des paiements, mais celui-ci se retrouvera avec un solde négatif.
Lorsque le titulaire du compte bancaire utilise ce service, cela signifie en quelque sorte que la banque lui a fait du crédit. Sauf que, dans le cas de l’autorisation de découvert, le titulaire du compte ne fait aucune demande. Le compte est alors débité des sommes dues aux créanciers habituels pendant que son approvisionnement est insuffisant, d’où le terme « découvert ».
Le découvert bancaire est donc un crédit renouvelable à court terme accordé par la banque à un titulaire de compte pour faire face ponctuellement à un besoin. Ce service est pratique en cas d’imprévu, néanmoins, il doit être utilisé avec précaution, car les frais peuvent vite grimper.
Le montant maximum du découvert bancaire est défini dans la convention de compte signée avec la banque. Il s’agit en effet d’un plafond en dessous duquel le client peut descendre sans avoir à demander une autorisation à sa banque. Notez que ce plafond est personnalisé, il dépend donc de nombreux critères, notamment :
- les revenus du client ;
- l’ancienneté du compte bancaire ;
- l’historique bancaire du client.
Ceci étant, le plafond du découvert bancaire peut varier de quelques dizaines d’euros à plusieurs milliers d’euros en fonction du profil du client.
Toutefois, gardez à l’esprit que ce service a un coût. Des intérêts débiteurs sont appliqués sur le montant du découvert utilisé et des commissions peuvent également s’y ajouter. Ces frais sont obligatoirement mentionnés dans les conditions tarifaires de la banque. L’une des raisons de bien prendre connaissance de ces documents avant de choisir votre banque.
Le mode de fonctionnement du découvert bancaire
Comme déjà annoncé, le découvert bancaire permet au titulaire d’un compte bancaire de pouvoir effectuer des retraits et des paiements au-delà de son solde réel. Cela se fait dans la limite d’un placement prédéfini dans la convention de compte. De manière concrète, lorsqu’un client initie une opération bancaire supérieure à son solde, cela met automatiquement son compte en position débitrice, c’est-à-dire que le solde devient négatif. La banque n’autorise l’opération que lorsque le solde négatif est inférieur au plafond de découvert convenu dans la convention des comptes.
Techniquement, le programme informatique de gestion du compte détecte que l’opération demandée conduit à un dépassement du solde réel. Ainsi, la banque accorde un crédit exceptionnel au client à hauteur du montant manquant. Dès que le titulaire crédite à nouveau son compte par un versement ou par un virement, le découvert est automatiquement résorbé à hauteur des sommes reçues. Si l’opération initiée devait dépasser le plafond de découvert autorisé, elle serait tout simplement refusée par la banque.
À noter qu’il existe deux principaux types de découvert bancaire. Le découvert autorisé de manière contractuelle ainsi que le découvert non autorisé ou « dépassement », lequel constitue une tolérance exceptionnelle de la banque.
Le découvert autorisé
Le découvert autorisé intervient lorsque la banque autorise le titulaire du compte à ponctuellement mettre son solde en position débitrice. Toutefois, cela se fait dans une limite de durée et de montant définis au préalable. Pour être plus claire, la banque fixe, avec l’accord du client, un plafond personnalisé montrant le montant maximum de découvert possible sur le compte du client. Comme vous le savez déjà, ce montant peut être défini au cas par cas selon des critères bien définis. Une fois que le plafond est entériné dans la convention de compte, le client peut initier des opérations même avec un solde réel insuffisant. Le découvert peut être automatiquement annulé dès que le repasse au crédit.
Il faut noter que la banque analyse régulièrement la situation financière du client et peut réviser le montant maximum accordé. Le client peut également demander à modifier son plafond de découvert autorisé s’il le juge insuffisant ou excessif. Comme il s’agit de crédit, vous pouvez tout de suite remarquer que le découvert autorisé a un coût. En dehors des frais de dossier, le titulaire du compte doit mensuellement payer des intérêts débiteurs, ce que l’on appelle les agios. Le taux est mentionné dans les conditions tarifaires de la banque et certaines commissions peuvent être appliquées.
L’avantage du découvert autorisé est qu’il offre une flexibilité et évite les rejets de paiement en cas d’imprévu ponctuel. Mais le client doit veiller à ne pas le mobiliser trop longtemps ni de manière récurrente sous peine de subir des frais élevés. Ce type de découvert constitue une forme de crédit revolving à court terme.
Le découvert non autorisé
Également appelé dépassement en compte, le découvert bancaire non autorisé constitue une tolérance accordée de manière exceptionnelle par la banque à un client ponctuellement à découvert. Cette tolérance de la banque se fait sans aucune formalisation par un accord préalable. Il s’agit en effet pour la banque d’accepter qu’une opération soit passée en débit alors même que le solde disponible du compte est insuffisant pour la couvrir.
Contrairement au découvert autorisé, il n’y a donc ici aucun montant garanti contractuellement. La banque peut accepter ou refuser, selon chaque situation, de laisser exceptionnellement le compte en négatif. En général, ce type de découvert concerne les faibles montants. Néanmoins, certains établissements bancaires fixent des règles bien précises en matière de découvert non autorisé. Tout comme le découvert autorisé, ce service entraîne des frais bancaires à la charge du titulaire du compte. Il peut s’agir des intérêts débiteurs journaliers sur le montant du dépassement ainsi que des commissions d’intervention à l’opération.
L’intérêt du découvert non autorisé est d’éviter un rejet de paiement en cas d’insuffisance de provision inhabituelle. Mais le client prend le risque que son paiement soit refusé s’il dépasse les règles internes de l’établissement. Par ailleurs, les frais appliqués sont souvent plus élevés que dans le cadre d’un découvert autorisé prédéfini.
Comment se fait la révision d’une autorisation de découvert bancaire ?
Lorsqu’il y a modification ou révision du montant de découvert bancaire autorisé, il faut faire la demande auprès de votre banquier. Cela peut se traduire par un courrier en ligne ou physique. Ainsi, la banque le plafonnement et la durée du découvert toujours en fonction de la convention de compte. Il est toutefois possible de demander à son banquier d’annuler et de résilier votre autorisation de découvert. Cette demande devra également se faire par courrier physique ou en ligne en fonction de vote banque. Il faut également noter que la banque se réserve le droit de le faire elle-même. Néanmoins, elle devra prevenir le titulaire du compte 60 jours avant de procéder à cette opération.
Les conseils à suivre pour ne plus être à découvert
Il existe bel et bien des méthodes à suivre pour ne plus être à découvert sur votre compte bancaire. Ces conseils peuvent émaner d’une bonne maîtrise de sa gestion financière. Mais il convient de les considérer pour gérer l’ensemble de vos budgets et éviter le découvert bancaire. En effet, il est important de choisir une banque qui offre des frais de découvert bancaire abordable. Il est bien vrai que ce service peut aider dans certaines situations, mais le mieux pour éviter les dettes est de pouvoir effectivement rembourser le montant du découvert.
Une fois le choix de votre banque fait, vous pouvez expliquer votre situation financière à votre conseiller et négocier une autorisation de découvert en fonction de votre profil. Fixez le montant des agios ainsi que le plafond du découvert avec votre conseiller. Suivez les règles de l’éducation financière pour éviter de tomber dans le piège du découvert. Il s’agit bien-sûr d’un service qui aident parfois, mais n’en abusez pas.
L’une des règles à suivre est de vérifier votre compte avant tout achat. Aujourd’hui, de nombreuses banques mettent des outils faciles d’utilisation à la disposition de leurs clients pour leur permettre d’être maître de leur revenu. Vous pouvez ainsi vous connecter de manière périodique à l’application mobile de votre banque par exemple pour surveiller vos opérations. De même, faites-vous des économies chaque mois. Le terme « économiser » peut sembler facile à employer, mais cela n’est pas toujours le cas quand il s’agit de l’appliquer.
Conclusion
Au terme de cet article, vous disposez de toute information sur le fonctionnement du découvert bancaire. Qu’il soit autorisé ou non, le découvert peut constituer une soupape de sécurité précieuse pour faire face à un imprévu de trésorerie. Néanmoins, ce service a un coût non négligeable qui peut impacter lourdement votre budget si vous en abusez. Utilisez votre découvert avec parcimonie et discernement. Et gardez toujours à l’esprit qu’il équivaut à un crédit. Les règles du crédit lui seront appliquées tôt ou tard.